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Bertrand Piccard, le pionnier du développement durable.

Nous arrivons à Payerne devant un énorme hangar aéronautique. Nous rentrons et apercevons le co-pilote de l'avion solaire Solar Impulse, Bertrand Piccard en interview. Il nous regarde et un petit moment s'écoule avant que nos têtes lui reviennent... Un large sourire éclaire alors son visage et illumine ses yeux bleus. Il ne tarde pas à nous rejoindre. Bertrand nous tombe dans les bras.


Dans la famille Piccard, le gène de l’exploration et de l’innovation dans le respect de la Nature se transmet de génération en génération. Né le 1er mars 1958 à Lausanne, en Suisse, Bertrand est le petit-fils d’Auguste, inventeur du ballon stratosphérique et du bathyscaphe, qui a inspiré le personnage du professeur Tournesol dans Tintin, et le fils de Jacques, l'homme qui est descendu le plus profond dans l'océan et pionnier de l’écologie.


« J'ai eu l'immense chance d'avoir des parents qui m'ont laissé être curieux, qui m'ont permis de poser des questions et qui ont accepté que je ne fasse jamais rien si je ne comprenais pas pourquoi il fallait le faire. »

« Quand j'étais enfant j'ai été très inspiré et motivé par tous les explorateurs que j'ai rencontré grâce à mon père et à mon grand-père. C'était des plongeurs, des alpinistes, premier homme à l’Everest, astronautes pendant le programme spatial américain. Tous ces gens m'ont montré à quel point c'était intéressant d'explorer la vie et d'essayer des nouvelles choses qui n'ont jamais été faites. Alors forcément, à l’âge adulte, je continue mes rêves d’enfant. Ce que j'ai aussi remarqué dans mon éducation, c'est qu'à l'école on m’apprenait des faits, des certitudes, des dogmes, des règles... C'est forcément utile mais ce n'est pas tout. Ce qui me paraît important, c'est de sortir aussi de tout ça pour voir comment créer ce qui n'existe pas encore. J'ai eu l'immense chance d'avoir des parents qui m'ont laissé être curieux, qui m'ont permis de poser des questions et qui ont accepté que je ne fasse jamais rien si je ne comprenais pas pourquoi il fallait le faire. Ce qui fait que quand on s'adresse aux enfants, je crois qu'il faut aussi s'adresser aux parents, il faut que les parents permettent à leurs enfants d’avoir cette curiosité et de l’exprimer. »


Digne héritier de cette famille hors du commun, Bertrand Piccard est un Ange Gardien de la Planète tant par ses exploits que par ses innovations technologiques au service l'environnement et de l'Humanité. Bertrand, psychiatre de formation a toujours été attiré, aspiré, par les airs et les défis pour incarner l'esprit pionnier : champion de voltige en deltaplane, vainqueur de la 1ère course transatlantique en montgolfière en 1992, et premier homme avec Brian Jones à faire le tour du monde en ballon sans escale en 1999. Aujourd’hui, son plus grand défi est de concevoir un avion solaire révolutionnaire, sans carburant ni émissions polluantes, capable de voler jour et nuit, afin de prouver que les solutions innovantes qui utilisent les énergies renouvelables sont notre avenir et, surtout, sont possibles.


« J'applique l'esprit pionnier avec un avion solaire pour montrer qu'on peut voler sans carburant, que les technologies existent pour être beaucoup plus indépendantes des énergies fossiles et qu'on peut protéger l’environnement tout en ayant une croissance propre sur notre terre, mais au-delà de ça moi ce qui me passionne c'est la promotion de l’esprit de pionnier. C’est de donner envie aux gens, dans leur propres projets, dans leurs propres vies, dans leurs propres espoirs et inspirations, de voir qui peuvent aussi avec de la persévérance et du courage, réussir des choses en dehors de tout ceux qui leur disent que c'est impossible. »

« Un avion solaire qui peut voler jour et nuit sans carburant, je suis étonné que cela n'ait jamais existé avant. Pour moi, c'est une évidence, qu'avec autant de soleil et autant de technologies existantes déjà maintenant, on n'ait pas déjà fait voler des avions comme ça. Solar Impulse c'est vraiment un projet, qui, grâce aux technologies d’aujourd'hui, montre qu'on peut en même temps protéger la nature et avoir une bonne qualité de vie avec des technologies propres, et ça montre qu'on peut se remettre en question pour inventer des choses qui n'ont jamais été inventées jusqu'à maintenant. Il faut soixante-quatre mètres d’envergure, c'est l'envergure d'un Airbus 340 mais l'avion ne peut pas être plus lourd que mille-six-cents kilogrammes sinon il touche le sol avant la fin de la nuit, et la consommation d'énergie doit être inférieure à l'équivalent énergétique de ce que consomme un scooter. Alors, quand on a posé la question à l'industrie aéronautique s’ils voulaient sous traiter la construction de Solar Impulse, ils ont tous répondu non ce n'est pas possible, cela ne marchera jamais. Alors on a demandé à un fabricant de bateaux, et comme le fabricant de bateaux ne savait pas que c'était impossible, il a accepté et puis il l’a fait. Notre but ce n'est pas de révolutionner le monde de l’aviation, notre but c'est de révolutionner la mentalité des gens quand ils pensent aux énergies renouvelables, aux économies d'énergie et aux technologies propres. On ne va pas transporter rapidement des passagers avec un avion comme ça, mais on transporte des messages par contre. On essaie d'encourager le maximum de gens possible à faire la même chose que nous dans leurs vies de tous les jours ; à avoir des ampoules à LED comme sur le bord d’attaque de notre avion, des voitures électriques qui peuvent utiliser les mêmes moteurs que ce que nous avons sur Solar Impulse, des isolations de maisons qui seraient avec les mêmes produits que ceux qu’on a pour isoler le cockpit, ce qui fait qu'on a pas besoin de chauffage dans cet avion, des panneaux solaires comme ceux qu’on a qui sont accessibles pour tout le monde, des batteries comme celles qui ont été développées pour Solar Impulse qui ont des technologies incroyables et qui permettent des autonomies énormes aussi pour des voitures. Donc c'est ça qu'il faut faire. Si toutes les technologies que nous avons sur Solar Impulse aujourd'hui étaient utilisées massivement à l'échelle mondiale, on diviserait par deux la consommation d'énergie de l'humanité et on produirait la moitié du reste avec des énergies renouvelables. Et si cela ne se fait pas, c'est parce qu'il n'y a pas assez de pionniers, c’est parce qu'il y a trop de peur de changements, trop de gens qui ne supportent pas l'incertitude et qui veulent rester sur leurs acquis plutôt que de prendre le risque d’évoluer. J'applique l'esprit pionnier avec un avion solaire pour montrer qu'on peut voler sans carburant, que les technologies existent pour être beaucoup plus indépendantes des énergies fossiles et qu'on peut protéger l’environnement tout en ayant une croissance propre sur notre terre, mais au-delà de ça moi ce qui me passionne c'est la promotion de l’esprit de pionnier. C’est de donner envie aux gens, dans leur propres projets, dans leurs propres vies, dans leurs propres espoirs et inspirations, de voir qui peuvent aussi avec de la persévérance et du courage, réussir des choses en dehors de tout ceux qui leur disent que c'est impossible.

« Je dis aux jeunes du monde que leurs prédécesseurs ont fait un certain nombre de belles choses et un certain nombre de catastrophes, et que le grand défi de la jeunesse d'aujourd'hui c'est de faire mieux que nous. »

Je dis aux jeunes du monde que leurs prédécesseurs ont fait un certain nombre de belles choses et un certain nombre de catastrophes, et que le grand défi de la jeunesse d'aujourd'hui c'est de faire mieux que nous. C'est à dire de garder le bon côté de cette évolution sociétale du XXe siècle qui a permis d'aller jusque sur la Lune. C'est absolument magnifique. Cet esprit là, il faut le garder mais il ne faut pas le garder pour du profit immédiat, pour le manque de respect qu’on a pour les générations futures et pour l’environnement, pour cet égoïsme qui fait que finalement, on se regarde le nombril et on n'utilise pas son potentiel. L’humanité aujourd'hui pourrait évoluer beaucoup plus et j'espère que la jeunesse qui nous entend aura envie de relever le défi. Tu dois voir que c'est trop tard pour être le premier sur la Lune mais c'est toujours temps pour économiser de l’énergie, pour développer des nouvelles technologies, pour lutter contre la pauvreté, pour lutter en faveur des droits humains, pour avoir une protection de l'environnement grâce aux solutions technologiques, pour vivre en harmonie avec la nature et avec soi-même. Finalement, le respect pour la nature, c'est le respect pour soi-même, c'est le respect pour la vie, c'est l'intérêt pour l’autre, c'est l'intérêt qu’on porte à l’autre, et de réaliser que chacun transporte un potentiel, transporte une étincelle de vie et que c'est ça qu'il faut comprendre et c'est ça qu'il faut valoriser. »

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